Indonesie : erreur de parcours

De Java a Bali : Destination Club Med geant

Jakarta fait partie de ces villes pour lesquelles il n'est pas necessaire de quitter l'aeroport, lorsque la carte touristique indique seulement comme centres d'interet les hotels et les grandes surfaces, vous pouvez vous faire du souci.

En effet, il n'y a strictement rien a voir a Jakarta et c'est tant mieux car ca nous a permis de garder notre concentration sur la circulation (il y a plus de scooters en Indonesie que de moutons en Nouvelle Zelande) et sur les trottoirs encore plus dangereux (il manque trois plaques d'egout sur quatre, un vrai piege pour touristes noctambules). Vous ajoutez a cela, un accueil des locaux assez froid, on ne veut pas generaliser mais on s'est embrouille avec le gerant de l'hotel parce qu'on ne lui a pas pris la chambre la plus chere et avec le responsable de l'office du tourisme parce qu'on ne lui a pas pris  son pack decouverte tout compris je te la mets bien profond. Et vous comprenez donc qu'on a ressenti le besoin de bouger. Trois heures apres notre arrivee, on s'est presente a la gare pour reserver un train, le lendemain, pour Bali.

Nous passons notre unique soiree  dans la capitale a discuter avec des touristes belges et francais qui sont sur le depart. On en profite pour leur demander ce qu'il y a a faire sur Bali mais ils nous rencardent surtout sur ce qu'il ne faut pas faire : ne pas se faire arnaquer et ne pas aller a Kuta c'est vraiment moche.

La priere, un peu trop matinale a notre gout (4h du matin) nous rappelle que nous sommes dans un pays a forte confession musulmane. D'ailleurs on a hesite a se la jouer facon OSS 117.

La traversee de l'ile de Java aura dure 29 heures et nous aura permis de rencontrer des gens tres sympathiques qui nous ont offert leur nourriture et leurs clopes soit dit en passant un peu degueu.

On arrive fatigues a 22h a Denpasar sans carte ni guide, on demande a un type s'il connait un hotel tranquille pas loin et sur son conseil on indique la direction a notre taxi et on se retrouve ou? On vous le donne en mille, a ...Kuta. Et ben oui, il y a pire que Jakarta, il y a Kuta. Kuta se resume a des boites de nuits et des vieux australiens pervers qui viennent se defoncer la tronche aux mushrooms et se serrer des jeunes indonnesiennes. Pour une premiere approche de Bali, c'est pas mal. Decus par les derives touristiques de cette ile, nous decidons de lever le camp.

Emprunter les transports en commun a Bali c'est un peu la croix et la banniere, tu ne peux pas demander a quelqu'un dans la rue sinon il te propose immediatement de t'emmener moyennant finance. L'indonesien est une langue tres simple a assimiler, elle se compose de quelques mots souvent empruntes a l'anglais (il n'y a que des australiens ici) et repetes deux fois : taxi taxi, transport transport, saroang saroang et parfois quand il fait chaud c'est a dire tout le temps cold drink cold drink.

Apres toutes ces peripeties, nous voila donc poses sur la presqu'ile d'Uluwatu, ses plages de reve et... ses surfeurs australiens - Hey ca farte guy!? Bon ok on vous l'avoue, c'est un peu de la jalousie parce qu'a cote avec nos touch on ressemble plus a Dede de l'ile de Re et Raimond de l'ile d'Oleron. C'est un paradis pour surfer, il n'y a rien a dire mais nous on s'emmerde grave. Tout ce qu'on a trouve de drole a faire c'est des wheeling en scooter sans casque.

En bref :en guise de contestation face aux tentatives de vente forcee des indonesiens, Quick a decide de perdre une nouvelle fois sa carte bleue.

- "Ils ne l'auront pas mon argent!" A-t-il declare en ajoutant :

- "T'as qu'a payer Flupke!" mais celui-ci etait deja parti souhaitant finir seul son voyage.

Le conseil pratique : Le choix des vetements

Lorsque vous decidez de voyager dans un pays chaud, il est inutile de prevoir des vetements d'hiver. On sait, c'est idiot comme conseil mais etant donne qu'on se traine des polairs et des soft-shell par 30 degres a l'ombre, on a pensait qu'il etait important de faire un petit rappel.


Spiritualite balinaise

Nos instincts aiguises d'aventuriers chevronnes, nous incitent a partir en quete d'un Bali plus authentique sans ceder a la tentation des sirenes d'Ubud, des iles Gili ou de Lombok.

Un doigt pointe au hasard sur google map et ce sera... desole on ne peut pas vous le dire. En raison de l'affluence que connait ce blog, on risquerait en delivrant cette information, d'en faire un lieu a touristes comme les autres a l'instar de ce qu'a pu provoquer le Lonely Planet. Bon ok! On va a Amlapura, c'est pas non plus un spot secret et notre blog est loin d'avoir le meme nombre de vues que le clip Gangnam Style (ca c'est de votre faute vous ne faites pas assez de clics).

Treve de disgression, pour nous rendre a Amlapura nous empruntons le Marathon bus qui porte tres bien son nom, 2h30 pour faire 50 bornes, un kenyan aurait fait mieux. Notre mission du jour, trouver un endroit cheap pour passer la nuit, la contrainte financiere pimente toujours nos aventures comme celles que nous allons vous conter aujourd'hui.


L'inconvenient lorsque vous debarquez dans un lieu pas touristique, bah c'est qu'il n'y a rien qui soit fait pour le touriste. Face a ce constat logique, nous decidons d'abandonner le centre ville crevard pour nous diriger vers la cote. 6 km sous un soleil de plomb malgre les magnifiques decors de rizieres en paliers, c'est long! Nous ponctuons notre parcours par des prises d'informations aupres des locaux :



- "You know an homestay not far?"

Et bien que nous progressons, la reponse reste desesperement la meme, a croire qu'ils n'ont qu'une seule distance de reference :

- "Yes 3km!"

Le ciel, comme notre chance de trouver un abris pour la nuit, commence a s'obscurcir serieusement. Nous ressemblons a deux proies egarees au milieu de la pampa et les predateurs ne tardent pas a se montrer.

- "You need a transport?"
- "Motorbike? Motorbike?"
- "I know an hotel, I can show you, come on!"

C'est le moment pour nous de vous devoiler la parade anti attrape touristes qui marche tres bien a Bali :

Le conseil pratique : Comment se defaire d'un balinais interesse et insistant
La methode est tres simple, il suffit de lui dire que vous etes francais et ca agit comme le cinq sur cinq sur les moustiques. Instantanement, vous pouvez lire sur son visage une expression de depit, il sait deja qu'il ne vendra rien ou alors a perte. Attention toutefois a appliquer cette parade avec parcimonie car si vous avez reellement besoin d'un service, il risque de deguerpir sans meme chercher a negocier, ce qui ne fera pas votre affaire.

Avec tout ca, on n'a toujours rien mais on peut enfin apercevoir les lumieres d'un semblant de civilisation. Lasses par quatre heures de marches, nous nous asseyons pour deguster une biere fraiche au comptoir d'un supermarche. Nous attirons rapidement la curiosite surtout lorsqu'ils nous voient jouer aux cartes tout en sachant que nous n'avons pas d'hotel. Parfois c'est sans bouger que vous avancez le plus.

Les propositions d'hebergement se succedent, trop cheres, trop bancales (mais jamais dangeureuses). On se voit bien finir sur la plage jusqu'a ce que se presente Surya (version anglaise avec accent indonesien sous-titree francais)

- " Les gars! J'ai une chambre, normalement c'est 300000 rp ..."

- " Hop la chocolat! 150000 pas plus!"
- " Vous etes francais non?"
- " Oui! Tu nous a reconnu a notre accent?"
- " Non, a la nego...! Vous etes tous les memes les francais, mais c'est ok pour 150000."

Il est 21h, nous avons un logement dans une jolie demeure balinaise avec la plage a 300m, qu'esperer de mieux?

Le lendemain, nous en profitons pour mieux faire connaissance avec notre hote. Surya se decrit lui meme comme precheur hindou (le mankou) et leader de sa communaute souhaitant promouvoir aupres des touristes le vrai Bali : Le sien. Il nous invite, moyennant finance bien sur (rien n'est gratuit a Bali) a participer aux fetes religieuses qui se profilent. Deux jours feries, un pour preparer et manger le sate, et le deuxieme pour prier.

Preparer un repas a huit heures du matin c'est jamais facile mais c'est encore plus dur lorsqu'il faut malaxer du sang de cochon avec de la sauce de poisson et des dizaines d'epices. Plus la preparation avance moins on a faim, seules les mouches ont l'air d'apprecier. Bon vu que c'est nous qu'on l'a fait, on va quand meme en prendre un petit peu. Hummmmm c'est pas si mauvais, on se dit qu'avec l'argent qu'on a file et vu ce qu'on a consomme, on a du nourrir le village en entier. Surya nous demande si on desire un rab de mouches avec du riz :

- " Non c'est gentil! Il fait un peu chaud pour manger (l'excuse est valable). Par contre on prendrait bien un autre verre de ton paloma wine.

On passe une partie de l'apres midi a picoler le fameux vin issu des cocotiers, il faut bien qu'on rentabilise! C'est franchement pas bon mais ca a au moins le merite de delier les langues. On peut lui cracher tout ce qu'on pense sur Bali, la perversion du tourisme, le comportement des locaux, et tout le folklore qui entoure l'esprit Bali. Il encaisse sans trop broncher, en argumentant que le Bali tradi existe, son village par exemple et nous demande de nous ouvrir a plus de spiritualite car on lui apparait un peu trop sceptiques. Il n'oublie pas au passage de nous proposer de monter un business dans... le tourisme, nous promettant un bon retour sur investissement.

Pas convaincus, mais alors pas du tout, nous attendons d'assister aux ceremonies religieuses pour rendre un avis definitif.

Vetus de saroang enfin d'un drap blanc loin d'etre immacule pour Quick (le vilain petit canard). Nous nous rendons avec notre mankou dans les divers lieux de priere. La ferme pour benir les poules, la maison pour benir la famille et le temple pour benir les scooters (une sorte d'extension religieuse de garantie). La benediction des scooters a presque failli nous convertir parce qu'avec les regles qui s'appliquent ici (voir conseil pratique) ca releve du miracle qu'il n'y ait pas plus d'accidents.

Une fois que chacun a fini sa priere dans son coin ca ressemble a un 14 Juillet en France. Tout le monde va piquer une tete a la plage et deambule sur le marche cree pour l'occasion. De notre cote, on va faire un tour chez les musulmans, constater ce qu'ils sont capables de faire en architecture. Un peu bling-bling le Ujung Castle mais bon c'est un peu le chateau du roi.

Au final, Surya est certainement plus un glandeur qu'un leader vivant de petites affaires et laissant a sa femme le soin de s'occuper de la basse besogne. Neanmoins il nous aura permis de nous introduire derriere les paravents a touristes. Nous regretterons simplement que le rapport economique est pris le pas sur les rapports humains.

Le conseil pratique : Circuler a Bali.

Si vous sejournez a Bali vous entendrez souvent le mot motorbike motorbike. En effet, le scooter est le meilleur moyen de transport pour circuler sur l'ile. Mais avant d'enfourcher votre Honda Vario il vous faut connaitre une regle essentielle : C'est qu'ici il n'y en a pas. Il n'y a pas d'age legal pour conduire un scoot. Le port du casque est facultatif et le vehicule est assurable pour 1, 2, 3 voire 4 personnes... Vous pouvez manger, telephoner, et transporter n'importe quoi (table, chaise, frigo), on en a meme vu un qui venait de devaliser "le Troc de l'ile" local.

Indonesie : erreur de parcours

En direct depuis Bali ou il ne se passe toujours rien comme dans Un Jour Sans Fin, l'occasion de vous proposer un reportage sur la faune et la flore locale.

"Simplement equipes d'un masque et d'un tuba, vous pourrez decouvrir les innombrables tresors que recelent les fonds marins balinais (tortue de mer, Doris la copine de Nemo, et autres poissons lune...) mais, c'est sur terre que vous assisterez au plus impressionnant des spectacles. Chaque annee, entre le mois de Mai et celui de Janvier, des centaines de specimens d'Autralianus Purpureum Diformus viennent s'echouer le long des cotes pour se faire rotir au soleil. Cette espece invasive est une aubaine pour les locaux qui peuvent en vivre toute l'annee.

L'Autralianus Purpureum Diformus plus communement appele Grocodile Dundee est un mamifere facilement reconnaissable a sa couleur ecarlate, a sa demarche "grassieuse" et chaloupee. La reproduction des...

- " Bon Flupke! C'est pas bientot fini ces metaphores hasardeuses sur le physique des australiennes ? Je sais qu'elles te volent toutes tes bieres mais c'est pas une raison."

- " Avoue quand meme qu'elles sont degueu!? On dirait des morceaux de bacon qui auraient trempe trop longtemps dans la friture."

- " Je te l'accorde, mais tu sais qu'on ne peut pas tout dire sur internet. Il y a des enfants qui nous lisent et souvient toi des problemes qu'on a eu avec les chinois."

C'est vrai qu'initialement, a la place de l'Indonesie, nous etions censes aller en Chine mais ces gentils chinois...

- " C'est bon comme ca?"

- " Ouais pas mal! Un brin faux-cul mais continue."

... n'ont pas voulu de nous, un choix par defaut n'est jamais un bon choix. Vous allez surement nous traiter d'enfants gates qui ne savent pas profiter d'une mer turquoise a 28 degres alors que vous vous les gelez les pieds dans la boue mais voila Bali c'est pas notre trip.

C'est une destination pour les amoureux ou celles qui revent d'incarner Julia Roberts dans leur propre remake de Eat pray love. Pour ceux qui aiment se relaxer au soleil sur les plages de sable fin, s'impregner de la spiritualite ambiante et qui ne se lassent pas d'entendre : "You need taxi, driving, fishing, eating, snorkeling, diving...?" (A croire qu'ils ont appris par coeur tous les mots en -ing du dico d'anglais)

Mais nous on n'y arrive pas et pourtant c'est pas faute d'avoir essaye. Chaque tentative se concluant inexorablement par une deception. Un exemple concret, la visite du temple de Besakih ou comment les indonesiens ont invente le concept de donation obligatoire.

On arrive en scoot au premier check-point, il faut payer l'acces au site, c'est logique! On pose les scoots, deuxieme check-point, il faut un saroang pour penetrer a l'interieur, ok respect des traditions oblige. L'indonesien qui est dote genetiquement d'une aptitude pour le commerce demande :

- " Vous le louez ou vous l'achetez?"

- " Naon mais tu crois qu'on veut porter un pareo toute notre vie? Puisqu'on te dit qu'on n'est pas gays! On le loue c'est moins cher!"

- " Ah merde! Encore des francais... (marmonne-t-il)"

La on croit qu'on va enfin pouvoir acceder a ce fameux temple mais c'est sans compter sur le troisieme check-point, le pire! Devant nous il y a cinq mecs qui branlent que dalle a l'exception du racket de touristes. 

- " Hey les deux gays la bas! Il faut faire une donation pour le temple."

- " On vous a deja dit qu'on n'etait pas gays, c'est vous qui nous forcez a porter des jupes. Et il est hors de question de donner a une eglise plus qu'a une autre, on a deja paye notre entree."

- " C'est pas une eglise c'est un temple, et si vous ne donnez pas vous ne rentrez pas!"

- " Bah tu sais ou tu peux te le mettre ton temple!? HOMOPHOBE..."

Sur cette belle repartie, on s'en va comme des princes a scooter dans le village traditionnel de Tenganan conseille lui aussi par le guide du routard. Et ben vous savez pas quoi? On revit la meme en couleur a l'exception que le parking pour le scoot est gratuit.

Cet aspect de Bali ca nous gonfle pas mal. C'est en decalage avec ce qu'on peut attendre d'une aventure tour du monde. Ici, ca ressemble plus a des vacances Club Med ou tu as interet a prevoir un budget activites si tu ne veux pas te faire chier. L'avantage par contre c'est que c'est cheap.

Nous on a fini par faire ce que le balinais fait de mieux : RIEN. Crouter au bord de la piscine, se faire masser et se moquer du vendeur ambulant qui n'arrive pas a refourguer ses fausses Ray-Ban. Apres huit jours a Candidasa, on commence a etre connus, nous proposer un service est devenu un jeu pour eux mais ils le font sans conviction et nous leur repondons chaque jour : Tomorrow maybe!?


Ils sont peut etre relous mais par contre ils sont adorables, tout se fait avec un sourire et bien souvent dans la plus franche rigolade comme si la vie n'etait qu'une enorme farce.

Il nous tarde de partir, jamais une etape nous aura paru si longue et notre desir de rentrer si pressant. Vivement le Cambodge, le Laos et la Thailande pour, on l'espere, vivre des experiences plus riches. En attendant, on pense a vous. Petit clin d'oeil et gros bisous!