¡Buenos dias Peru!

A la sortie de l'aeroport, le choc fut thermique avant d'etre culturel. La temperature de l'air n'egale meme pas la moitie de celle de l'eau a Miami et on fait clairement pitie avec nos tee-shirts.

Excepte le fait que nos bagages n'ont pas souhaite voyager sur le meme vol que nous, le reste fut une formalite. On en a profite pour faire de nouvelles rencontres, Juan un equatorien qui etudie a Dijon, Julia une autrichienne qui passe un mois a Quito et Sophie un mannequin belge d'origine irlandaise vivant a Quito et qui viemt retrouver son copain a Lima (C'est pas beau la mondialisation?)

On retrouve nos bagages qui nous attendent sagement depuis quatre heures et on decide de partager le taxi avec Sophie le plus dur n'etant pas d'en trouver un mais de choisir le bon.

Ensuite, il faut surtout eviter que ton sejour au Perou se termine au bout de deux minutes sous les roues d'une voiture ou d'un bus. Le bruit infernal des moteurs, des klaxons, les odeurs d'essence, la fumee, le desordre ordonne, nous y sommes en Amerique du Sud.

¡VIVA L'ANARCHIE!

Lima :

Nous avons prevu de passer quatre jours a Lima dans le quartier de Miraflores (Plutot classe il faut l'avouer). On vous le dit sans suspense, quatre jours c'est trop car il n'y a pas enormement de choses a voir dans cette ville. Nous zonons essentiellement autour du parc principal, c'est surtout agreable le soir car les gens s'y reunissent pour ecouter de la musique et danser. Nous admirons la vue sur l'ocean pacifique depuis le Malecon et d'un peu plus pret sur la plage.

Enfin un petit tour dans le centre historique pour une visite du musee Mali qui fait une retro sur Sabogal et voila pour Lima. Ah non on oublie aussi les ruines de Huacapucllana mais bon ca casse pas des briques (rires) a part peut etre pour un archeologue.

Nous profitons surtout de ces quelques jours pour planifier notre route a travers le Perou (et oui ca nous arrive). Les etapes seront : Ica, les lineas de Nasca, l'ancienne capitale Cusco et le fameux Machu Picchu, le lac titicaca de Puno, Arequipa et le cañon de Colca, et enfin peut etre un petit detour par la Paz en Bolivie si on a le temps et l'argent.

Au fait, si vous tombez un jour sur un groupe de venezueliens ne tentez pas de les suivre a la bibine, ils sont coriaces les bougres.

Ica :

Sur le conseil des locaux, nous avons choisi de voyager en bus avec la compagnie Cruz del Sur (ce n'est pas le bus de la photo). Dans notre imaginaire on pensait etre assis sur des caisses de poulets a cote de vieilles paysannes indiennes ou l'inverse. Alors que la on a la tele en HD, des sieges inclinables, il y a meme une cuisine a bord voila la honte...

Le temps d'un film avec Schwarzy et d'un avec Eddy Murphy, le tout double en espagnol, et nous voila deja a Ica. La nana de l'office du tourisme nous avait prevenu, une journee a Ica c'est largement suffisant, et elle avait raison. Le centre d'interet se resume a Huacachina et a la Plazza del Arma, soit cinq cents metres carres.

Nous deambulons dans les rues en dissertant de l'incidence du doublage espagnol sur le jeu d'acteur d'Eddy Murphy, pour vous dire qu'il n'y a vraiment rien a faire, quand Jorge, un tenancier de bar nous interpelle : " Es muy peligroso por alla "

Peut etre Jorge nous aura-t-il sauve d'un peril iminent, en tout cas vu qu'il tient un bar c'est le moment de prendre une biere, puis deux... Vous connaissez la suite. Jorge, c'est une sorte de mec du tennessee qui a immigre au Perou, pour vous dire qu'on ne le comprend pas tres bien mais on fait des efforts et lui aussi. On parle de tout mais surtout de rien, un comptoir de PMU en somme, ni plus ni moins mais c'est bon de retrouver des reperes. Il nous conseille d'aller manger chifa avant d'etre chiffon. Ils sont forts ces chinois!

Et voila c'est tout pour Ica. Demain, direction Nasca!

Le conseil pratique : 

En raison d'un mouvement de greve independant de notre volonte, nous ne sommes pas en mesure de vous donner un conseil.

7h30, samedi 17 Aout 2013, nous nous impatientons sagement dans le minivan qui doit nous mener au Machu Picchu, on a encore du mal a se faire au 3/4 d'heure peruvien.

Cela nous laisse le temps de faire la connaissance de Mathilde et de Chloe et de vous raconter comment on en est arrive la.
Petit flash-back pour l'effet de style... (attention ca peut faire mal a la tete)

Nasca

...Quelques jous plus tot a Nasca (ah il y en a qui ont deja decroche). Si tu viens a Nasca c'est pour les lineas et les geoglifos sinon ca ne sert a rien. Certains touristes extremistes n'y passent meme pas la journee. Ils descendent du bus, vont faire quelques photos et repartent.

Pour observer les lignes tu peux te la jouer a l'americaine avec avion a 90$ ou bien a la francaise depuis les miradors a 100 Soles. Au cours de notre excursion, nous rencontrons deux quebecois Olivier et Jeremie (ou Philippe et Daniel) comme vous voulez. On ne les comprend pas toujours mais ils sont marrants.

Pour l'histoire, selon notre guide peruvien, ce sont les extraterrestres qui ont dessine les lignes il y a fort fort longtemps parce qu'ils n'avaient pas la tele et se faisaient chier la bite (a confirmer car notre espagnol n'est pas tres bon). De plus, ce n'est pas l'allemande Maria Reiche qui la premiere a decouvert les lignes mais un peruvien dont on a deja oublie le nom. Il nous dit aussi qu'il ne faut surtout pas toucher les lignes. 

Nous ce qui nous preoccupe surtout c'est d'apprendre que les quebecois ont paye 35 soles de moins pour la meme prestation alors on a les mega chocoboules.

Deux heures plus tard, on est content, on a nos photos souvenir, on a touche les lignes et en plus on a vu un condor.

On part pour Cusco en se disant : "ils sont balaises ces peruviens pour exploiter la main d'oeuvre extraterrestre"

Cusco

15 heures de bus plus tard avec le meme chauffeur, apres avoir fait connaissance avec la Cordiere des Andes, sa foret equatoriale et ces paysages de carte postale, nous arrivons a Cusco, 3500m d'altitude, ca se sent!

Hormis le fait qu'un de nous a perdu sa carte bleue et qu'on a confondu le dollar avec le nouveau sole, tout va pour le mieux. Ca nous a permis d'experimenter l'administration locale, c'est toujours sympa.

Cusco, c'est la ville ou si tu veux survivre tu dois au moins savoir dire en espagnol et cela au moins 500 fois par jour "NO GRACIAS", sinon ton compte est bon (rires) mais c'est pas grave c'est Flupke qui regale.

Pour resumer Cusco, c'est le marche San Pedro, son centre historique magnifique, helas trop touristique, si peu authentique et un budget qui pique.

Mais nous en s'en fout on est la pour le Machu, comme tout le monde d'ailleurs. Il existe differentes manieres d'acceder au site : Le train ou le trail ou le bus ou le bus + le trail ou le train + le bus - le trail etc...

Nous mettons en pratique les bonnes resolutions prises apres Nasca. On prend le temps de voir, de choisir, si bien qu'a un moment on s'est demande si nous allions le faire. Mais bien sur! Pour nous ca sera beaucoup de bus, un peu de marche et tres peu de train.

Le Machu Picchu 

...Il est 8h15 (vous vous souvenez du flash-back?) nous partons enfin pour 7h30 de trajet a travers les montagnes avec un passage a 4500m. Notre chauffeur profite de ce moment pour nous faire un inventaire de tous les accidents mortels des cinq dernieres annees et il y en a un paquet...

Tres vite, trop vite, la route cede la place a un chemin etroit et poussiereux qui se dessine sur les flancs de la falaise. Notre calvaire va durer deux heures. Deux heures interminables durant lesquelles nous n'apercevons meme plus la route mais seulement un gouffre vertigineux. Deux heures d'angoisse a prier qu'on ne croise pas un autre vehicule dans un virage. Le chauffeur s'en amuse, la route fait partie integrante du spectacle.

Vous comprenez donc que nous ne sommes pas mecontents d'arriver au barrage Hydroelectrique. Les bresiliennes qui ont fait la route avec nous ressemblent plus a des anglaises ayant passe leurs vacances d'ete en Bretagne qu'a des latinas de Sao Polo.

Il est 16h, il nous faut maintenant marcher vers Aguas Calientes. On interroge notre pilote : vous connaissez le nom de notre hotel pour la nuit ? Non ? Ok ! Quelqu'un le connait ? Non ? Ok ! Euh... qu'est ce qu'on fait ?

Le chauffeur essaie de joindre l'agence de tourisme. Une heure passe, on a un nom, celui de notre guide Edgar et son 06. La nuit tombe a 18h et il nous reste deux heures de marche.

On decouvre la foret tropicale luxuriante et exuberante. Elle nous enveloppe sur le sentier qui longe la voie ferree. On prend conscience que le Machu n'est pas la simple visite d'un lieu touristique mais une experience a part entiere.

Rapidement, la nuit apporte un cote mysterieux a notre decor et nous distingons les lumieres d'Aguas Calientes, la ville emprisonnee par les montagnes.

Le soir nous retrouvons notre guide Edgar et fetons notre arrivee avec nos deux francaises et les trois bresiliens (Felipe, Cynthia et Patricia). Nous nous donnons rendez vous a 4h du matin pour affronter les 1635 marches.

4h30, le lendemain, nous sommes comme des couillons devant le portail, le site n'ouvre qu'a 5h... Enfin, c'est le top depart, en quelques virages l'ascension prend des allures de procession. Les lampes frontales des fideles illuminent le chemin escarpe menant au saint graal. On en profite pour placer un coup de coude a un allemand qui tente de nous doubler, une cuillere au suedois de devant et une poussette au papy polonais qui reprend son souffle dans un virage. C'est la ruee vers l'heure...

Apres toute cette debauche d'energie, on merite bien d'etre les premiers au sommet mais les bus sont deja la alors on les injure avec le peu de souffle qu'il nous reste : "Oh touristes!"

L'entree n'est plus tres loin, nos jambes flagellent d'impatience mais surtout des consequences de la montee.

Ca y est, on y est! Mais putain il est ou le Machu ? Un epais brouillard recouvre le site, si epais qu'on n'arrive meme pas a trouver notre guide. La grosse loose, il faut reconforter Quick qui pleure a gros bouillon, se plaignant d'avoir la poisse, 32 ans a attendre ce moment...

Au bout d'une heure, on retrouve Edgar, il nous explique tout sur le Machu, c'est un peu son boulot quand meme, nous on vous laisse aller regarder sur Wikipedia. Il nous rassure aussi en nous disant que le temps va s'eclaircir

Il faudra attendre 10h mais enfin il est a nous notre Machu Picchu !

Sur le retour, on remplace la marche par le train. Et ouais! On fait nos americains. Par contre il reste toujours a passer l'epreuve du bus. Pour faire court, c'est comme l'allee mais en version de luxe.

On a herite d'un duo de chauffeurs hyper styles, le premier n'a pas plus de 16 ans, il est en formation. C'est l'occasion pour l'une des bresilienne de demander : "Vous etes sur que c'est le moment pour qu'il apprenne le chemin ?". Le deuxieme, c'est Francescacou en Quechua, c'est le sosie de Maradona, meilleur pour chanter les standards peruviens que pour conduire. Tout est reuni pour que le retour soit grandiose, la nuit, le brouillard, les controles de police (trois quand meme et avec backchiche). Ajoutez a cela Francesco qui recule dans un autre vehicule, puis manque de percuter un camion a la sortie d'un virage et enfin, s'en prend a un mec qui ne veut pas le laisser passer.

Beaucoup viennent au Machu Picchu pour sa dimension mystique, pour notre part, il aura surtout ete epique et donc memorable.

Un conseil pratique en guise de mea culpa : Ne vous fiez jamais a google image. Les peruviennes ne sont pas toutes degueulasses comme on veut nous le faire croire. La peruvienne des montagnes qui sent le queso et porte un poncho glamour existe bien mais il y a une autre realite : la peruvienne des villes. Comme dans toutes les grandes villes, elles sont vraiment tres charmantes mais ca ne nous a pas empeche de dormir sur la bequille...





Voila pour le Perou, nous avons pris la decision de rejoindre le Chilie par la Bolivie et l'Argentine, lac Titicaca, et desert d'Uyuni. A bientot, bisous a tous !